Vue vers l'ouest du clocher de l'église de la municipalité de Lotbinière (voir l'orginal)
Photo 1189 - SPHSL

Gaspé

Histoire de la seigneurie

Le 29 octobre 1672, l’intendant Talon concède une seigneurie à Claude Sébastien de Villieu. Comme ce dernier est d’abord un militaire, il n’avait pas le temps de s’en occuper et sa seigneurie fut vendue par ordre du Gouverneur à Pierre Noël le Gardeur de Tilly le 31 août 1700. Ce dernier travaille à son développement. La fille du seigneur de Tilly, Angélique le Gardeur, qui épousa Aubert de Gaspé, seigneur de Saint-Jean-Port-Joli, devenue veuve, se fit concéder le 25 mars 1738 par l’intendant Hocquart une seigneurie d’une lieue et demi (4 miles par 4 miles) adjacente à la limite sud de la seigneurie de Tilly. Cette nouvelle seigneurie reçoit le nom de Gaspé. L’acquisition représente davantage un investissement foncier et aucun colon ne s’y installe.

Les foins à la faux dans le rang des Moulanges à St-Apollinaire vers 1905.

Les foins à la faux dans le rang des Moulanges
à St-Apollinaire vers 1905.
Photo 250 - SPHSL

Avec la conquête anglaise de 1760, l’économie du pays subit de profondes modifications. Les nouveaux conquérants deviennent puissants financièrement et travaillent au développement du pays. C’est ainsi que le 27 juin 1798, le petit-fils d’Angélique Aubert de Gaspé, Ignace vend la seigneurie de Gaspé à Sir William Brown, un négociant new-yorkais. Mais, le 29 octobre 1802, elle est revendue à Henry Caldwell déjà propriétaire de la seigneurie de Lauzon.

Comme le développement de la rive du Saint-Laurent est déjà bien avancé, il devient nécessaire de pénétrer à l’intérieur des fiefs à l’arrière de la seigneurie de Tilly, un territoire que ne traverse encore aucun chemin et aucun cours d’eau vraiment navigable. Cependant en 1806, l’ouverture d’une route entre Saint-Nicolas et ce qui deviendra la paroisse de Saint-Gilles de Lotbinière va contribuer à rendre la jeune seigneurie de Gaspé plus accessible à l’établissement de jeunes familles. Ainsi, en 1822, Benjamin Rousseau né le 10 septembre 1797 à Saint-Nicolas se fait concéder une terre de deux arpents par 30 dans la seigneurie de Gaspé (lot 167 du cadastre actuel). Il débute le défrichement de sa terre à l’automne 1823. Il est considéré comme l’un des premiers bâtisseurs de l’actuel village de Saint-Apollinaire. À partir de 1825, la seigneurie de Gaspé compte 54 chefs de famille qui y sont installées.

Madame Damase Roger au rouet dans le rang des Moulanges vers 1905.

Madame Damase Roger au rouet dans le rang des Moulanges vers 1905.
Photo 248 - SPHSL

En 1829, suite à la saisie des biens de John Caldwell (fils de Henry) la seigneurie de Gaspé est vendue à Moses Hart, un homme d’affaires de Trois-Rivières. À cette époque, la seigneurie de Gaspé représente un investissement dont on peut tirer profit grâce à sa richesse en bois. Les contrats de coupe de bois sont octroyés à des cultivateurs-bûcherons qui doivent eux-mêmes fournir et entretenir leurs outils, chevaux et bâtiments. Ce système qui s’apparente à la sous-traitance permet donc à leur propriétaire de s’approvisionner en bois sans avoir à investir financièrement. Le fils Moses Hart sera propriétaire de la seigneurie et en tirera les bénéfices jusqu’à l’abolition de la tenure seigneuriale en 1854. C’est aussi le 21 février 1854 qu’a lieu l’érection civile du village de Saint-Apollinaire.

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