Vue vers l'ouest du clocher de l'église de la municipalité de Lotbinière (voir l'orginal)
Photo 1189 - SPHSL

Laurier-Station

Histoire de la municipalité

Faisant autrefois partie du territoire de la Paroisse Saint-Flavien, c’est en 1951 qu’est constituée officiellement la municipalité de Laurier-Station. C’est suite à l’implantation d’une gare de chemin de fer à la fin des années 1880, créée pour faciliter l’exploitation du bois, qu’on constate vraiment un développement rapide dans cette portion de la paroisse.

Entre les années 1920 et 1930, l’industrie du meuble commence à s’implanter, suivie de l’ouverture des premiers commerces et services. La construction de l’autoroute Transcanadienne, maintenant l’autoroute Jean-Lesage, donne une nouvelle poussée à Laurier-Station. En effet, l’arrivée de nouveaux commerces, industries et services gouvernementaux permet en effet au village de devenir un carrefour régional.

Historique du nom

La dénomination municipale provient donc de cette station du Canadien National implantée à la fin du 19e siècle et rend hommage à la mémoire de Sir Wilfrid Laurier (1841-1919), le premier Canadien français à devenir premier ministre du Canada (1896-1911).

Histoire de Thomas Caron

Thomas Caron, ce nom vous dit quelque chose ? Sans lui, Laurier-Station n’existerait sans doute pas. L'histoire veut que la Fabrique ait adopté une résolution le 10 février 1895 l’autorisant à vendre les terrains nécessaires à la construction du chemin de fer. On dit même que tout le matériel était acheté et rendu sur place lorsque Thomas Caron, un cultivateur, très astucieux, fit venir chez lui le surintendant du C.N.R. et lui fit miroiter les avantages de passer la ligne de chemin de fer un peu plus au nord.

Comme leurs terres étaient moins rentables, les colons de Laurier consentirent à les vendre à des prix inférieurs à ceux demandés par les fermiers de St-Flavien profitant ainsi de la manne qui passait. C’est comme ça que le chemin de fer fit un grand détour et passa par cette portion de St-Flavien qu’on appela alors La Station et qui devint, le 1er janvier 1951, Laurier-Station.

La gare de Laurier

Gare

Gare
Photo 1064 - SPHSL

Il est certain que la construction du chemin de fer et de la gare a contribué à la naissance de Laurier-Station. On n’a qu’à penser à Mme Théophile Daigle venue s’installer à proximité de la gare avec ses fils Alexandre et Daniel pour y opérer le magasin général et le moulin à scie.

Le train était alors le moyen de transport le plus utilisé, autant pour les marchandises que pour les passagers qui venaient de toutes les paroisses avoisinantes. On allait à Québec, c’est à bord du Deschaillons qu’on montait. Il partait de Laurier tous les matins à 7 heures pour être de retour aux environs de 7 heures trente le soir. Si on voulait plutôt se rendre à Montréal, c’est à bord de l’Express qu’il fallait s’embarquer. Celui-ci arrêtait tous les jours à Laurier-Station pour y prendre des marchandises ou des voyageurs. De là est née l’expression « envoyer ça par express ».

Pas besoin de vous dire qu’il y avait toujours du monde à la gare. Les postillons venaient y cueillir leur malle, les commerçants s’y rendaient pour envoyer ou recevoir leurs commandes alors que d’autres y allaient simplement conduire un proche au train et le voir partir. Après la réception, plusieurs accompagnaient les jeunes tourtereaux partant pour le traditionnel voyage de noces. À l’arrivée des beaux jours, on se rendait à la gare pour jaser en guettant l’arrivée des belles cousines qui venaient en promenade à la campagne ou le retour des gars de chantier après un long hiver. Même s’il n’y avait pas de bar dans les trains, on raconte que plusieurs manquaient souvent la dernière marche à leur descente.

Le village à la traverse du chemin de fer, à gauche l'Hôtel Laurier.

Le village à la traverse du chemin de fer,
à gauche l'Hôtel Laurier.
Photo 1066 - SPHSL

Plusieurs personnalités importantes sont aussi descendues à la gare de Laurier. On se souvient de certains premiers ministres en campagne électorale et du Seigneur Edmond Joly de Lotbinière qui y débarquait accompagné de ses fils. Ceux-ci faisaient alors le délice des jeunes demoiselles du temps.

Les mères voyaient toujours d’un bon œil que leurs filles soient courtisées par un jeune homme venu travailler à la gare de Laurier. D'ailleurs, plusieurs d’entre eux se sont établis chez nous après avoir épousé une fille du village.

La gare a aussi été témoin d’événements plus tristes. Nombreuses sont celles qui ont versé des larmes en voyant partir leur amoureux qui allait travailler en ville ou dans des camps de bûcherons. D’autres moments pénibles sont vécus lors de l’arrivée d’un cercueil renfermant la dépouille d’un proche décédé tragiquement au loin.

Si la gare pouvait parler, que de souvenirs elle pourrait nous raconter. Toute l’histoire de Laurier est intimement liée aux trains. Nous leur devons la naissance et la prospérité de notre village. Ils méritent bien qu’on tolère leur présence malgré les inconvénients qu’ils entraînent sur leur passage.

Gérald Laganière

Source : site web de la municipalité http://www.ville.laurier-station.qc.ca

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