Vue vers l'ouest du clocher de l'église de la municipalité de Lotbinière (voir l'orginal)
Photo 1189 - SPHSL

Napert

par Claude Crégheur

Lors de la Guerre d’Indépendance des États-Unis, entre 1776 et 1783, plus de 30 000 soldats de différentes principautés allemandes sont venus en Amérique pour prêter main forte à l’armée britannique. On compte plus de 7700 soldats tués et environ 4800 qui sont demeurés au Canada et aux États-Unis en 1783. On évalue environ 2500 soldats ayant demeurés au Canada principalement au Québec avec près de 2000 hommes.

C’est ainsi qu’on retrouve Franz Nopper, soldat des troupes de Braunschweig dans le régiment von Barner, qui décide de rester au pays avec plusieurs centaines de ses compatriotes. Il est né vers 1752 du mariage de Conrad Nopper et Agnesa Elisabetha Maier, originaires des environs de Stuttgart dans le  Baden-Württemberg. De son mariage avec Françoise Destroismaisons dit Picard, le 6 novembre 1787 à St-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, il a eu 12 enfants. Vers 1794, il s’installe en Beauce. Il a été tailleur d’habits et huissier du Banc de la Cour du Roi. Il a connu une fin de vie malheureuse alors qu’un procès intenté contre lui l’a mené en prison en 1819; il fut emprisonné 6 mois pour parjure, à la prison de Québec, et mis au pilori le 1er octobre 1819. Des témoignages parlent de l'effet psychologique de la mise au pilori et du passage en prison. Il en ressort l’année suivante et se suicide le 12 mai 1820 en se jetant dans la rivière St-Charles à Québec. Une enquête du coroner Henry Blackstone, menée le lendemain de la découverte du corps, conclut à une mort par noyade.

C’était un homme instruit et qui a pratiquement toujours signé dans les divers documents le concernant. 

Françoise Destroismaisons s’est remariée avec Jean-Baptiste Filion le 14 février 1831 à Sainte-Marie-de-Beauce. Elle est décédée le 11 octobre 1846 à Saint-Sylvestre âgée de 83 ans.

Comme bien des patronymes d’origine allemande, celui de Franz Nopper s’est transformé pour devenir Napert et Nappert. Et son prénom a été simplement traduit de Franz à François. Dans l’image de sa signature ci-haut, il a écrit «hüsier» pour huissier, le «umlaut» (tréma) sur la lettre u est typiquement allemand.

La seule descendance de Franz Nopper fut transmise par son fils Thomas, né le 23 décembre 1800 à Sainte-Marie-de-Beauce, qui est venu s’installer à Saint-Sylvestre, après 1835, avec son épouse Marie Salomée Vallière, qu’il avait épousé le 9 octobre 1821 à Sainte-Marie. Ils ont eu 13 enfants qui ont essaimé dans toute la région. Marie-Salomée Vallière est décédée le 11 avril 1863 à Saint-Sylvestre. Thomas s’est remarié le 3 novembre suivant à Saint-Elzéar de Beauce avec Séraphine Corriveau, avec qui il n’a pas eu d’autres enfants. Thomas est décédé le 3 mars 1885 à Saint-Sylvestre. Quant à Séraphine Corriveau, elle est décédée le 29 octobre 1895 à l’hôpital St-Michel-Archange de Québec. Elle avait 88 ans.

Il s’est installé à Saint-Sylvestre vers 1838. Il fut cultivateur toute sa vie. Curieusement, il ne signe aucun document ayant toujours déclaré ne savoir le faire. Parmi les garçons ayant perpétué le nom des Napert, on compte sur Jean, François-Xavier et Louis.

Voici la photo de la famille de Joseph Napert et son épouse Émilie Bourgault. Joseph était le fils de Louis, petit-fils de Thomas donc arrière-petit-fils de l’ancêtre allemand Franz. Joseph est né le 30 mai 1869 à Saint-Sylvestre du mariage de Louis Napert et Philomène Vaillancourt.

Joseph et Émilie se sont mariés le 7 février 1893. Émilie était la fille de Cléophas Bourgault et d’Élisabeth Brisson.


Photo 149 PHSL

1ère rangée

Onésime (1907), Joseph (1869), Béatrice (1910), Émilie (1873), Ursule (1903)

2e rangée

Émile (1895), Bernadette (1898), Léda (1893)


Photo 150 PHSL

La même famille de Joseph Napert et Émilie Bourgault devant leur maison dans le rang Ste-marie Ouest à St-Sylvestre. Photo prise en 1910

L’histoire de la municipalité de St-Sylvestre mentionne souvent l’apport des familles Napert ayant été impliquées dans plusieurs sphères dont la communauté a pu profiter. On les a retrouvé comme maires : Onésime (1957-1965) et Alphonse (1963-1973), commissaires d’école : Francis (1925) et Onésime (1937) , marchand général et de meubles : Alphonse (1955) et son fils Gilles à partir de 1975 et « rois de l’érable » : Onésime (1963) et Gérard (1972).


Photo 3869 PSHL

Aujourd’hui, il y a Josée Nappert, directrice de la troupe de théâtre «Dans le temps». On la voit au centre de la photo de groupe. Cette troupe se spécialise dans les spectacles à caractère historique.


http://www.troupedansletemps.sitew.ca/#Accueil.A

Référence

St-Sylvestre se raconte 1828-1978

www.ancestry.ca

www.généalogiequébec.com

Banque iconographique de la Société Patrimoine et histoire des seigneuries de Lotbinière (PHSL)

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